Les limaces à distance respectable de tes plantations tu maintiendras.
Vous ne m’avez pas manqué ces dernières semaines, dames limaces. Quelques gouttes de pluie et vous voilà pourtant de retour dans nos jardins. Voraces, en plus. En zakouskis: les feuilles d’ancolies. On enchaîne avec les coeurs de Marie. Auraient sans nul doute suivi les campanules sur un lit de benoîtes si je n’avais décidé de contrer vos funestes projets.
J’ai gardé de mon enfance le souvenir d’atroces granulés bleus anti-limaces (« attention, poison, ne pas toucher! »). Ils cernaient à l’époque les feuilles de salade de papa. Mon grand jeu consistait à suivre les traces gluantes laissées par les victimes, jusqu’à retrouver leur ultime demeure. Curieux jeu de piste.
Ont suivi les « Jolies Colonies de vacances », pas plus tard que l’an dernier. Une variante à pratiquer équipé(e) d’un petit pot et d’un couteau de cuisine (d’autres privilégieraient la pince à épiler). Courbée dans le jardin, je passais des quarts d’heure entiers à tenter d’amasser les gastéropodes gluants dans mon récipient de fortune. Avant de traverser la maison sous le nez de mon homme, lequel entamait invariablement l’air des « Jolies Colonies… » en me voyant me diriger vers la porte d’entrée… Avant de traverser la rue et de déposer mon insolite récolte dans un terrain en friche voisin.
Plus de transports de limaces depuis le déménagement et la naissance du petit, le temps fait défaut. En plus, où déposer les coquines si ce n’est à une autre extrémité du jardin, guère plus demandeuse? Allons-y donc pour quelques trucs de grand-mère, à expérimenter… avec modération dans certains cas.
– Enfoncer une soucoupe remplie de bière dans le sol. Fonctionne également avec un dessous de bouteille plastique, un port de yaourt ou de confiture. Un classique, mais attention aux hérissons.
– Cerner les victimes potentielles de cendres. Quelques variantes: la sciure de bois, les coquilles d’oeufs concassées, le marc de café
– Positionner le long des plantations des planches très légèrement surélevées. Un repère ombragé idéal pour les limaces dès que le soleil se pointe. Au jardinier d’aller les cueillir dans leur tanière le moment venu
– Vaporiser un mélange d’ail et d’eau une fois par semaine
– Adopter un crapaud, lequel raffolerait de ce genre d’encas
Reste enfin les granulés écologiques de poison, en vente dans les jardineries et à base de phosphate de fer (autorisé en agriculture bio)
Lire aussi:
– La bordure anti-limaces, vue dans « Jardins & loisirs »
– Attention, pesticides
– Le grand voyage de Madame Limace (pour les petits)