Pépinière de la Thyle: hydrangea, mon amour

« La visite guidée va durer une bonne heure. Vous entendrez une grande quantité d’informations, en vrac. Vous ne retiendrez certainement pas tout, mais aurez les bases pour une meilleure connaissance des hydrangeas. » Le ton est donné. Notamment spécialisée dans la culture des hydrangeas et des hémérocalles, la Pépinière de la Thyle propose depuis début juillet des visites guidées gratuites au coeur de ses impressionnantes collections. Un cours-promenade riche en conseils pratiques. Questions-réponses en prime.

Faux, petit village sis non loin de Court-Saint-Etienne, au coeur du Brabant wallon. Rue de Nivelles, un chemin de terre débouche sur les champs. C’est ici que s’activent Thierry de Ryckel et son comparse, Vincent Anciaux. Depuis dix-sept ans maintenant. Le succès est au rendez-vous si l’on en croit les voitures alignées sur le bas-côté. Un décor de rêve à deux pas du village: les vaches à gauche; un arboretum, des serres et des centaines d’hydrangeas colorés sur la droite.

Déjà, fuse la première question: « Les hortensias sont-ils sensibles aux limaces? ». Assurément. « Dans leur jeune âge – première, voire deuxième année de plantation -, veillez à traiter dès le mois de mars, et jusqu’en début mai. Surtout en cas de gelée printanière », précise Thierry de Ryckel, aux commandes de la visite guidée.

Sans répit: « Pourquoi perd-on un hydrangea? » L’hôte des lieux sourit, vaste question. Et d’épingler la mauvaise saison connue par la variété la plus connue, les hydrangea macrophylla. « Les gelées en avril sont fréquentes chez nous. C’est précisément l’époque à l’aquelle se développent les boutons. » Il y a donc des « bonnes » et des « mauvaises » années pour les macrophylla. Seule possibilité pour contrer ce facteur: l’exposition. Ils seront donc prioritairement plantés dans des endroits abrités: devant un mur (sauf en plein sud), une haie… « Attention aussi à l’excès d’eau », épingle le spécialiste, avec une précision: « Oubliez les conseils des jardineries et magazines non spécialisés: les hydranges ne sont PAS des plantes de terre de bruyère. S’ils redoutent l’humidité stagnante, ils ont besoin d’eau et la terre de bruyère ne la retient pas du tout ».

Il est vrai que les macrophylla et serrata n’aiment pas trop le calcaire et sont des plantes de terrain acide (pH inférieur à 5,5), mais la terre de bruyère (pH 4, 4,5) l’est beaucoup trop. Réservez-la donc aux terrains naturellement calcaire, sous forme d’un seul petit apport. La recette d’une plantation réussie? Mathématique: 1/3 compost, 2/3 terre de jardin en terrain lourd; moitié-moitié en terrain sablonneux. Côté engrais? ‘Tourbafum’ est avancé, à épandre en une épaisse couche (5 cm) au pied de la plante en automne.

Quant au sempiternel souhait de bleuir les hortensias… « Un hortensia bleu peut devenir rose en fonction de la nature de la terre. Pour le maintenir bleu, enterrez au pied de la plante du sulfate d’alumine au printemps et en automne. Trois à quatre cuillères à soupe pour une plante de 30/50 cm; 10 cuillères pour une plante adulte. » Inversement, apprend-on encore sur le site internet de la pépinière, si l’on souhaite que les hortensias restent ou deviennent rosés, il sera nécessaire de creuser un très grand trou de plantation et d’y adjoindre uniquement du terreau horticole à pH 5,5. Comptez une saison pour passer d’une couleur à l’autre.

Pépinière de la Thyle, rue de Nivelles à Faux. La pépinière est ouverte les mercredi, vendredi et samedi de 9 à 12h30 et de 13h30 à 18h. Fermé le week-end en août, permanence téléphonique de 9 à 17h du lundi au vendredi. Infos: 010 61 44 91
ou 0479 26 38 27.

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