Auteur/autrice : fanfan

Un rayon de soleil. Bébé Gaspard de bonne humeur. Mon homme sur son tracteur. C’est décidé: je prends la route de la jardinerie. Encore une de ces irrésistibles envies d’embellir les parterres.

Partie pour acheter des bambous (l’idée est de créer un écran de verdure autour du petit coin qui nous sert de terrasse), je reviens le coffre chargé de couleurs:

– un tournesol

– trois lobélias azur

– trois gaillardes

– huit mauves blanches (malva moschata alba, 60 cm, floraison juin-septembre)

– neuf népétas bleus (nepeta sibirica, 80 cm, floraison juin-septembre)

– huit sauges rouges (salvia greggii maraschino, 90 cm, floraison juin-octobre)

Les trois premiers iront rejoindre les potées/balconnières; les autres vivaces coloreront les parterres. Pour l’anecdote, les bambous ne rentraient pas dans la voiture, mammy Poupousse sera donc appelée à la rescousse mercredi prochain avec son tank de Citroën XM.

A tout bientôt pour des photos du résultat in situ

Le résultat n’est pas joli-joli. De trois pressions sur son pulvérisateur, mammy Poupousse vient de déterrer la hache de guerre avec son gendre unique et préféré: mon homme!

Le combat est lancé depuis des années (j’exagère à peine): génération produits chimiques contre naturaliste convaincu. Forcément, ça coince. Car elle sait ce qu’elle veut, mammy Poupousse. La septantaine, un mari parti trop tôt. Vingt années de nuits solitaires, de voyages aux quatre coins du monde (« m’enfin, ces guides locaux qui vous conseillent de ne pas quitter vos hôtels, le soir… »), de soucis quotidiens réglés de main de maître, ça vous forge une personnalité. Mon homme aussi a son petit caractère. La trentaine, faut pas lui en compter. Pour elle, les Ecolos resteront à vie des barbus écervelés venus semer la bisbrouille avec leurs idées farfelues (fauchage tardif le long des routes…). Pour lui, l’écologie s’apparente à une discipline de vie. Ajoutons que nous occupons l’ancienne maison de ma grand-mère, qui fut aussi celle de l’enfance de mammy Poupousse. Le décors est planté, les « hostilités » peuvent commencer.

Oh, rien de bien méchant, on l’aime bien, nous, notre tornade poivre et sel. Lors de ses passages, elle garnit la maison de bouquets champêtres; sauve de la soif les balconnières; plante l’air de rien les cosmos achetés le week-end précédent au marché et déjà disposés dans les parterres; apporte ses inégalables gelées de pommes, ses fraises, ses petits quatre heures achetés dans la meilleure boulangerie. Vous devriez la voir à quatre pattes aux côtés de notre Gaspard; retourner les magasins de Belgique, voire de Hollande, pour lui dénicher un bavoir plastifié à longues manches. Un amour de tendresse.

Mais confisquez-lui son pulvérisateur, petit bon dieu!!! Il est sa seconde vie, son Mister Hyde, son démon de midi. Le temps est à la chaleur? On n’annonce pas de pluie dans les 24 heures? Le fauve est laché. Tremblez orties, chardons, pique-madames et… brins d’herbe.

Oserait-on préciser qu’aux dernières nouvelles l’idée était de pouvoir planter un arbuste à cet endroit précis de la prairie. Deux générations s’affrontent. L’idée même de pulvériser « pour préparer le terrain » me dépasse. Allez, haut les coeurs. Il semblerait que le produit utilisé permette une réutilisation rapide du sol. Je vais donc pouvoir resemer… de l’herbe!

Après le canard Ponpon, un nouvel occupant vient de rejoindre la famille du bonheur: Patapon. Un héron (et ron et ron petit…) tout droit venu d’un des rendez-vous verts que vous proposait l’agenda, ce week-end: la Foire d’antiquités et de décoration à Celles. Envie de tout acheter.

Un décors magique: celui d’un parc aux étroites allées fleuries, parsemées de clairières. Des exposants de grande qualité. De nombreux coups de coeur qui nous feront assurément revenir l’an prochain, quand le cochon se sera regarni: on y trouvait des bancs taillés dans les arbres, des statues de pierre, des braseros, de gigantesques tables en bois reléguant le teck aux rayons des grands magasins, des tuteurs surmontés d’étranges personnages (coccinelle, papillon…). Peu d’arches en fer forgé, par contre.

En espérant que les oiseaux viendront s’abreuver dans la coupelle. Son emplacement a été longuement pensé pour  l’intégrer dans le décors tout en ayant vue sur d’éventuels visiteurs depuis la table de la véranda dans laquelle nous prenons nos repas depuis quelques jours.

Première sortie officielle ce week-end pour Ponpon! Tout en douceur, d’ailleurs. Elle est restée bredouille un long quart d’heure, la Fanfan, agenouillée devant la porte du « loft » désormais béante. L’appareil photo était prêt à mitrailler les premiers pas dans l’herbe de l’arsouille? C’était sans compter sur le peu d’enthousiasme du palmipède à découvrir la vraie vie.

Galerie photos

Rien que pour toi, parrain Lo. Un petit clin d’oeil aux photos du sois-bois ce début de semaine, qui t’évoquaient les pieds mouillés par la rosée.

Ce matin, la brume recouvrait le village (nouvelles photos). Poétique. Voilà qui change des tracts électoraux et autres cartes de visite (merci pour votre exceptionnelle présence, monsieur Destexhe…) tendus dans le couloir du métro, Gare Centrale.

Il n’y avait aucun risque selon mon homme: nous avions un canard peureux, qui se réfugiait derrière sa caisse à la moindre visite. C’est donc sans trop de méfiance que j’ai attaqué le grand nettoyage de sa cage, ce matin. Trop de couches de paille superposées, Ponpon commençait à patauger dans la gadoue. Une ramassette, des gants en caoutchouc, j’étais parée. Oups, il était temps d’intervenir, effectivement…

Ultime étape: remplir d’eau fraîche le plat à macaronis. Cap vers l’extérieur, où se situe le seau de « recharge ». De là, j’entends un bruit sourd, style boum, suivi de « pui pui pui pui ». M’enfin, Ponpon que fais-tu par terre? Pourquoi as-tu tenté le grand saut? J’avais déjà un chat parachutiste (n’est-ce pas Stéphane!), qui n’avait pas hésité à plonger du deuxième étage d’un appartement bruxellois à même pas six mois… Ouf, il ne s’est apparemment pas fait mal, la cage trônait quand même à plus d’un mètre du sol. Petit tour furtif à l’extérieur, puis Ponpon réintègre de lui-même sa remise. Dernière étape avant la vraie vie, mon Ponpon! D’ici peu, la protection grillagée s’ouvrira vers le monde.

Promis, je tenterai de photographier sa nouvelle bouille de canard en semi-liberté cet après-midi , mais là, il joue à cache-cache derrière son ballot de paille.