On les croyait intemporels. Leurs formes variées sculptaient les plus beaux jardins à la française. Mais voilà que de valeur sûre, les buis deviennent source d’inquiétude, ces dernières années. Leurs feuilles et rameaux brunissent, certains dépérissent en quelques jours. On pointe du doigt la prolifération de champignons et, plus récemment, la pyrale, un papillon nocturne à la larve gloutonne.
Des toiles tissées de soie entourent vos buis malades? Des papillons blancs au liseré brun s’envolent lors d’une inspection approfondie? Des chenilles vertes et noires ont colonisé les lieux? L’ennemi, redoutable, est identifié: maudite pyrale. Un traitement ciblé sera indispensable… pour éviter la propagation, car la plante touchée risque d’être irrécupérable.
Faut-il pour autant bannir ce bel arbuste persistant? Apprenons à tout le moins à mieux respecter ses besoins. Les buis ne sont pas des chameaux, l’arrosage est indispensable en cas de sécheresse. Mais évitons de mouiller le feuillage, facteur favorable à l’apparition de champignons.
Les séances de taille, susceptibles de fragiliser les feuilles coupées, seront limitées à deux interventions annuelles, idéalement en mars-avril (hors périodes de gel) et fin septembre. Opérez de préférence en soirée, l’humidité de la nuit ainsi que la rosée matinale empêcheront les feuilles de griller.
Le sol sera amendé en début d’hiver par du fumier de cheval et, à l’entrée du printemps, par de la corne torréfiée.
Côté variétés, le tendre feuillage du très couru Buxus sempervirens ‘Suffruticosa’ semble plus sensible aux ravageurs. Des espèces rustiques comme ‘Blauer Heinz’, aux jolies pousses bleutées au printemps, ou le buis à grandes feuilles (Buxus sempervirens ‘Rotundifolia’) seront privilégiées.