Quel joli temps pour la saison

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C’était un matin de novembre. Pluvieux. Gris. Déprimant. Il flottait dans l’air une douceur inhabituelle. La veille, deux bûches de saule avaient crépité dans la cheminée du salon pour couper l’humidité des lieux. Aaaah, l’odeur parfumée du saule… Les oiseaux gazouillaient. Je courais sur le sentier qui m’amenait vers le bus, une détapisseuse (empruntée à un ami depuis trop longtemps, pardon Bouboutte) dans les bras. Pestant, comme tous les matins pluvieux, à l’encontre du fermier propriétaire du champ voisin. Goutelettes d’eau d’un dernier rang de pommes de terre planté trop près du bord du sentier. Jambes détrempées au passage. Froid dans le bus.

Tiens, tous ces volets fermés, ces maisons closes sur le trajet qui me sépare de la gare. Les gens seraient-ils partis passer l’hiver au soleil?

Bizarre aussi, ces nombreuses fleurs dans le jardin. Certes, les températures d’arrière-saison sont clémentes, mais quand même, des campanules en novembre; du jaune, du blanc, du bleu dans les parterres… Pensées tristounettes au souvenir des roses pourries plus que colorées, des fleurs courbées dans la terre boueuse, de toutes ces volontaires qui voudraient percer mais dont les boutons, par manque de soleil, restent désespérement fermés. Seuls les bambous tirent leur épingle du jeu. Ils ont rarement été aussi verts.

Gare d’Enghien, mon jean’s est presque sec. Une éclaircie. Quelques courtes jupettes s’aventurent dans le train. Quelque chose cloche. Il n’y a plus de saisons, mon bon monsieur.