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Vider le coffre de la voiture au retour de Beervelde, il y a quelques semaines, m’a donné une idée de mini-série. Il n’y avait là que du beau monde: mauve allium (3 pots pour 5 euros, ça ne se refuse pas) et epimedium ‘Night Mistress’; blanc cassé hydrangea arborescens ‘Samantha’ (à retenir pour le revers blanc de son feuillage); bleu deinanthe caerula (réputé de culture difficile, mais coup de coeur chez Marcel de Wagt); blanc pur hydrangea ‘Esmerald Lace’ (à l’insolite feuillage découpé), Dicentra ‘Ivory Hearts’…
Mais la carte de famille nombreuse revenait sans nul doute aux géraniums après une nouvelle razzia chez Algera.
C’est que Fanfan a une fâcheuse tendance à la prudence. Traduisez: plutôt qu’opter immédiatement pour trois plants, un minimum pour créer des taches harmonieuses dans ses grands parterres (de moins en moins) vides, elle se contente d’adopter un seul plant, lui laissant le temps de s’acclimater et de faire ses preuves… ou pas…
Résultat, quand bibi décide de compléter une de ces fameuses « taches » justement, bonjour pour retrouver le nom du célibataire convoité. Option 1: le sol a englouti l’étiquette. Option 2: Choupette a joué les déménageurs. Option 3: le soleil a effacé le nom recopié avec amour sur une plaquette argentée… Rassurez-moi, cela sent le vécu chez vous aussi?
Bref, il y avait dans ce fameux coffre (merci les enfants d’avoir convaincu papa d’acheter une familiale!) une quinzaine de pots de géraniums destinés à grossir des ensembles existants. Car quel casse-tête (et combien de transferts d’un massif vers l’autre?) avant de trouver les bons emplacements…
Quel géranium acheter pour assurer une présence colorée quand les feuillages voisins sont encore verts?
Comment réussir l’association rose/géranium… Ou à tout le moins mettre un maximum de chances de son côté car dame Nature a ses caprices d’une année à l’autre et c’est très bien ainsi.
Comment oser le pourpre au printemps dans un parterre qui virera au total white l’été venu?
C’est donc parti pour un tour d’horizon des géraniums vivaces au jardin, par ordre d’arrivée des floraisons.
Petites précisions:
– Malgré l’apparition d’un virus nommé collectionnite, de nombreux cultivars restent à acquérir… Surtout dans les nuances rosées, n’est-ce pas monsieur SecretGarden*…
– L’exposition et la région peuvent fortement nuancer l’éclosion des floraisons.
Champions toutes catégories des floraisons hâtives, les géraniums phaeum pourpres.
Floraison: Petites fleurs plates de 2-3 cm, dès la fin avril, pour plus d’un mois.
Exposition: Ombre, mi-ombre, un rayon de soleil matinal accentuera leur floraison.
Signes distinctifs: Rien ne ressemble plus à un géranium phaeum foncé qu’un… géranium phaeum foncé? Observez le feuillage. ‘Samobor’, justement, offre de nombreuses taches pourpres, le rendant visuellement attractif avant même l’apparition des premières fleurs.
Points positifs: Très longue floraison, se contentent d’une terre pauvre, même sous les sapins, certains se ressemant facilement.
Points négatifs: Un petit côté envahisseur pour certains d’entre eux… mais ils se déracinent si facilement! Ne comptez pas sur Fanfan pour critiquer cette générosité toujours bienvenue pour combler l’un ou l’autre centimètre de terre nue!
Trois variétés sont présentes au jardin. Toutes ont offert de belles touffes et de nombreuses tiges florales l’année suivant leur adoption:
‘Samobor’, reconnaissable par son feuillage maculé de chocolat:
‘Raven’, une floraison violacée extrêmement foncée contrastant avec un feuillage vert franc:
‘Mourning Widow’, caractérisé par son petit coeur blanc et des pétales festonnés sur les bords. Des photos de meilleure qualité suivront, mais le soleil belge n’est pas toujours d’une fidélité exemplaire!