Au jardin des 4 saisons
Pas besoin d’un Post-it pour les jardiniers avertis: mars est synonyme de grand retour du sécateur. On s’active côté rosiers, vivaces défleuries, graminées, hydrangeas, arbustes à floraison estivale… Lisez bien « floraison estivale » car non, on ne touche pas avant avril/mai aux spirées, orangers du Mexique, forsythias et autres arbustes fleurissant au printemps. Les tailler maintenant serait une erreur, on se priverait de leurs fleurs dans quelques semaines.
« Beautiful », « Schön », « Incroyable »… On se croise et s’extasie dans toutes les langues sous les serres aux merveilles de Thierry Delabroye. Le week-end dernier, l’hybrideur passionné et son épouse Sandrine organisaient les premières « portes ouvertes hellébores » de la saison dans leur pépinière du nord de la France. Ce n’était pas quelques centimètres de neige et un froid polaire qui allaient nous priver de rallier Hantay et sa caverne d’Ali Baba. Le reportage sur place suivra, mais voici déjà un aperçu des nouveaux venus appelés à enchanter le SecretGarden*. Au travail, Fanfan!
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C’est qu’il a du potentiel, le balcon! Mais las, les tentatives de le fleurir se sont soldées par des échecs répétitifs. Manque de temps pour l’arrosage, emplacement ingrat entre plein soleil et ombre permanente… Les causes sont nombreuses, mais pas question de baisser les bras sans avoir testé les plantes à feuillage persistant. Placées dans de grands pots pour limiter l’entretien, elles donnent aux balcons un air de jungle campagnarde, hiver comme printemps.
« Trop loin pour moi, hélas… », est sans doute le commentaire le plus souvent lu sous les billets relatifs aux portes ouvertes organisées fin d’hiver par Thierry Delabroye, génial hybrideur français d’hellébores. C’est que le pépiniériste et son épouse Sandrine cultivent leurs petites merveilles du côté de Lille. Et qu’il faut en général attendre les fêtes des plantes de Celles ou de Lasne pour découvrir leurs dernières nouveautés. Sauf qu’en fin avril-début mai, fini la floraison des hellébores…
Alors, amis belges, à vos agendas: ce dimanche 11 mars, à Rhode-Saint-Genèse, la Fondation Kreftenbroeck ouvre exceptionnellement ses portes avec… un large choix d’hellébores tout droit venus de la pépinière Delabroye. Venez adopter sans modération cette plante costaude qui illumine le jardin de janvier à fin mars et vient de fièrement traverser un épisode de gel non négligeable.
Ce merveilleux arboretum de la périphérie bruxelloise se visitera gratuitement pour l’occasion. A ne pas manquer, donc 😉
Vente d’hellébores à la Fondation Kreftenbroeck le 11 mars, de 10h à 17h, avenue de la Libération 77 à Rhode-Saint-Genèse.
Lequel de ces jardiniers êtes-vous? A l’affût du printemps, synonyme de réveil de la nature? Inconditionnel de l’été avec son explosion de couleurs et les premières récoltes au potager? Nostalgique des reflets flamboyants automnaux? Un peu de chacun peut-être, tel un compromis à la belge! Et l’hiver dans tout cela? Juste bon à se refaire une santé côté dos, trier les photos et rêver ses futurs aménagements extérieurs?
Blanc perce-neige. Jaune jonquille. Rose cyclamen coum. Morne saison, l’hiver? Quelques plantations judicieuses et bye bye grisaille. Champion toutes catégories, l’hellébore fleurit de janvier à fin mars, offrant des couleurs aussi variées que noir ardoise, vieux rose, abricot, blanc tacheté ou veiné de parme…
Au jardin, la belle n’exige quasiment aucun soin. On n’oubliera juste pas, en fin d’hiver, de raser le vieux feuillage pour laisser place à de belles jeunes pousses. Une période de gel? Ses longues tiges se courbent pour mieux dresser la tête dès le redoux. Et s’il lui arrive de se montrer capricieuse, refusant de fleurir, prenez patience. L’hellébore est lent à s’installer, ne donnant le meilleur de lui-même qu’après plusieurs saisons. Il déteste par ailleurs être déplacé. Mieux vaut lui offrir la bonne exposition dès l’adoption: ensoleillée l’hiver, légèrement ombragée l’été. En évitant toute humidité stagnante. Car là réside son seul ennemi, synonyme de taches noires sur les feuilles et de pourriture du collet.
Bonheur d’un (minuscule) rayon de soleil. Tiens, de nouveaux pensionnaires ont pointé leur nez au jardin, sans crier gare…
Quels feuillages se cachent sous ces huit manteaux d’hiver?
Non contents de fleurir dès le mois de février, quand le jardin est encore tout engourdi, les hellébores n’ont pas dit leur dernier mot. Toujours bon pied bon oeil en cette fin mars, il ne leur manque définitivement que le parfum!
Mais à quoi associer ces volontaires troubadours de l’hiver? A un autre feuillage persistant, pardi. Celui de l’ophiopogon par exemple. Noir, il met en valeur le trio de base ici retenu: hellébore blanc picoté de rose, hellébore rose veiné, hellébore ardoise.
N’hésitez pas à planter au centre quelques bulbes de perce-neige (à présent défleuris). Pour assurer des couleurs l’été venu, la scène s’appuie sur une clématite palissée, à l’arrière-plan.
Cette année, des fritillaires pintades (Fritillaria meleagris) ont été plantées quelques mètres plus loin, sympathique rappel des couleurs.
Une fougère rejoindra l’ensemble lors d’une prochaine foire de jardin. Elle sera choisie pour la beauté de ses frondes naissantes et sa résistance au soleil de l’après-midi.
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Mars. Cette fois, c’est parti! Les jeunes pousses sortent timidement de terre. Un rayon de soleil et voici que le jardinier quitte sa torpeur. Las, le regard se pose sur des massifs tristement nus? Une vivace accompagne à merveille les perce-neige et autres cyclamens coum: l‘hellébore (ou ellébore). Simple ou double; blanche, crème, jaune pâle, vert, rose, pourpre, ardoise; uni, veiné, tacheté… Il se révèle plante sans souci à condition de respecter ses rares exigences: la mi-ombre et un terrain bien drainé (si pas, incorporez terreau et sable du Rhin dans le trou de plantation). Plusieurs pépinières se sont fait une spécialité de ce remède anti-grisaille, à la longue floraison.
A proximité de Bruges, dans un paysage formé de marais et de saules centenaires, la pépinière propose des centaines d’hellébores. La pollinisation se fait manuellement. Chaque année apparaissent de nouvelles sélections.
En région anversoise, cet artisan a regroupé une riche collection issue de ses voyages en Turquie, Bulgarie, Albanie… A découvrir dans le jardin d’exposition, en compagnie de perce-neige, de cyclamens et d’autres floraisons hivernales. Parmi autres beautés cette année, un coup de coeur pour une nouveauté aux tonalités abricot.
Heistraat 106, à Sint-Niklaas. Du mardi au samedi de 9 à 12h30 et de 13 à 18h. Infos: 03.777.76.42.
S’il faut attendre l’été pour parcourir sa belle collection d’hydrangeas et d’hémérocalles, l’arboretum de Faux (Court-Saint-Etienne) a son charme au coeur de l’hiver. Les hellébores sont la troisième passion de Thierry de Ryckel. Certes, le choix est moindre que chez les prédécesseurs, mais suffisant pour embellir le jardin. Notamment dans les gammes picotées et veinées, très pures.
Jusqu’au 20 mars, les mercredis, vendredis et samedis de 9 à 12h30 et de 13 à 18h, rue de Nivelles. Infos: 0479.26.38.27.
Au sud de Lille, parmi les champs, les serres-tunnels de ce producteur passionné abritent un choix qui justifie le déplacement. Conseils de culture en prime.
Les samedi 19 et 26 mars de 14 à 18h ainsi que les 8, 9 et 10 avril de 10 à 13h et de 14 à 18h, rue Salengro, 40, à Hantay. Infos: 00.33.3.20.49.73.98.
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